Podcast Just a Click
Tous les épisodes > Nicolas Pasquier, Comprendre la blockchain et la finance décentralisée

Nicolas Pasquier, Comprendre la blockchain et la finance décentralisée

Épisode #54 | Publié le 7 février 2024

Nicolas Pasquier

Nicolas Pasquier est le cofondateur et CTO de Kairos loan, plateforme spécialisée dans le prêt sur gage pour les NFTs.

On entend beaucoup de choses sur la blockchain et la finance décentralisée (DeFi).

Un jour on nous dit que c’est la fin des banques traditionnelles.

Puis on apprend que le marché des cryptomonnaies s’est totalement effondré.

Et je ne parle pas des escroqueries, coucou FTX.

Pourtant, la technologie blockchain est très intéressante.

Et c’est pour revoir les bases de la blockchain et bien comprendre ce qu’est la finance décentralisée que j’ai eu le plaisir d’échanger avec Nicolas Pasquier.

Dans cet épisode, vous découvrirez (entre autres) :

  • Comment fonctionne la blockchain.
  • Les bases de la finance décentralisée avec Ethereum et Bitcoin.
  • L’idéal VS la réalité de l’approche décentralisée.

Ressources :

Bonne écoute !

Transcription de l'épisode : "Nicolas Pasquier, Comprendre la blockchain et la finance décentralisée"

Terry : Salut Nicolas, merci de prendre du temps aujourd'hui pour parler d'un sujet qui peut paraître éloigné du product management, mais qui n'est pas éloigné de la tech, qui est le sujet de la finance décentralisée au travers de la blockchain. Donc on va être dans un niveau de discussion par rapport à des experts qui pourraient paraître un peu vulgarisateurs, mais l'idée c'est de pouvoir mieux appréhender ce sujet de la finance décentralisée dont on entend beaucoup parler. peut-être un peu moins en ce moment avec ce qu'on appelle le beer market, mais en tout cas c'est un sujet dont on a beaucoup entendu parler pendant notamment la crise du Covid. Donc avant de rentrer dans ce sujet-là, je te propose de nous présenter, présenter qui tu es, puis ce que tu fais aussi au quotidien avec Kairos.

Nicolas : Oui bien sûr, et bien déjà merci de me recevoir. Salut Terry, ça fait plaisir. Et donc moi actuellement je suis le CTO et cofondateur d'un projet qui s'appelle Cairo Sloan. Donc on est une plateforme blockchain de finances décentralisées. On fait du prêt collatéralisé en NFT, c'est-à-dire c'est comme du prêt sur gage où le gage est un NFT. Donc tu me donnes un NFT et ma plateforme automatiquement s'occupe de te prêter des cryptomonnaies. C'est un marché qui représente à peu près 2 milliards depuis qu'il existe en volume total. Avant ça, j'ai commencé en tant que freelance développeur blockchain et je suis assez jeune, c'est ma première boîte. Ça fait un peu plus d'un an qu'on monte Kairosloan. Ça fait deux ans que j'ai quitté mon école d'ingénieur l'ISEP et quand j'y étais, j'étais développeur full stack en alternance chez Thales. Donc je dirais que je suis encore dans le début de ma carrière, mais c'est gentil de me donner l'occasion de m'exprimer tout de même sur les sujets que je connais.

Terry : Avec plaisir et de toute façon ces sujets là les sujets de blockchain sont hyper récents parce qu'on parle des prémices si je dis pas de bêtises 2010 par là quoi où ça a commencé un petit peu ou peut-être un peu plus tôt je sais pas.

Nicolas : Non c'est ça bah le bitcoin existe depuis 2009 donc et au début dans les années 2010-2011 enfin il n'y a personne c'est une toute petite communauté qui se réunit autour d'un forum sur internet et qui parle de de cryptographie, de monnaie qui fonctionnerait sans les états, ça décolle pas, enfin après ça dépend à quel moment est-ce qu'on considère que ça décolle mais ça a été progressif et je dirais qu'il y a une inflexion.

Terry : En 2017 et puis... Oui c'est ça j'ai en tête effectivement cette date de 2017 où ça a commencé à vraiment s'accélérer et donc d'où l'intérêt de t'avoir parce que même comme tu le dis si t'es encore jeune tu es en plein dedans et donc au quotidien tu manges de la blockchain entre guillemets, ces sujets là c'est des sujets que tu as vraiment creusé très très très deep quoi et que tu manipules au quotidien donc c'est aussi pour ça que je voulais te recevoir pour parler de ces sujets de finances décentralisées. Donc si on devait un peu reprendre ce que vous faites aujourd'hui avec Kairos loan, pour bien comprendre, comment tu expliquerais un NFT à quelqu'un qui ne connaît pas du tout ça, qui maîtrise un peu les concepts du digital, mais qu'est-ce que c'est pour toi un NFT ? Et en quoi ça peut être utilisé comme un collatéral ?

Nicolas : Le NFT c'est d'abord un nouveau standard qui existe sur la blockchain. C'est une nouvelle façon de représenter un titre de propriété et ce qui est parfois difficile à comprendre pour la plupart des gens c'est que ça va pas plus loin que ça le terme NFT à proprement parler. C'est juste un titre de propriété et on va utiliser la blockchain pour se l'échanger. A partir de là on peut imaginer toutes sortes d'applications, c'est à dire que la blockchain est complètement permissive dans le sens où elle permet de se l'échanger et ensuite on peut construire par dessus des systèmes de marketplace, donc de prêts comme moi je fais, de la financiarisation, il n'y a pas de limite, c'est permissionless comme on dit. les usages des NFT après ils sont divers. On a beaucoup entendu parler des PFP, des Profile Pictures, c'est beaucoup ça qui a créé beaucoup de volume d'échanges financiers sur les NFT.

Terry : Alors Profile Pictures, est-ce que tu peux détailler ce que ça veut dire du coup ?

Nicolas : Les gens ont souvent entendu parler des œuvres d'art en NFT. On s'échange un titre de propriété sur une image qui est purement virtuelle, donc c'est souvent un peu désarçonnant. Les PFP, c'est une sous-catégorie de ces œuvres d'art, c'est des collections de souvent 10 000 NFT dont l'objectif est de les utiliser en ligne comme photos de profil.

Terry : Donc si je reformule avec mes mots, ça serait... alors est-ce que j'ai envie d'utiliser comme photo de profil des cartes Pokémon, je sais pas, mais en tout cas je pourrais avoir par exemple une série de cartes Pokémon au format numérique NFT et pouvoir... cette collection-là se traduirait en PFP.

Nicolas : Ouais, en fait tu achèterais ton NFT sur la blockchain ou tu l'acquiers d'une manière x ou y. Et donc parce que c'est sur la blockchain, on peut vérifier que c'est toi qui possède cette photo de profil et ça peut s'intégrer à des plateformes comme Twitter. Et là on est quand même sur un cas d'usage très spéculatif, c'est ça qui fait l'essentiel du volume sur les NFT, qui a fait l'essentiel du volume sur les NFT. Actuellement, on a vu une grosse baisse des échanges et du volume et du prix des NFT, donc on est dans le gros d'Ubermarket maintenant pour tout ce qui est NFT.

Terry : D'accord donc excuse-moi je te recoupe là mais parce que du coup je vois ce que j'ai un peu mieux cerné sur cet aspect profile picture, c'est en fait une manière un peu de preuve sociale de dire regardez sur ce réseau social j'ai ce NFT au travers du coup de montrer sa photo de profil mais de pouvoir faire la connexion complète avec la blockchain pour bien vérifier que cette photo là elle fait partie de la collection que je dis avoir.

Nicolas : Ouais, complètement, t'as raison. C'est une preuve sociale, ou bien que t'étais dans la bonne communauté des OG de la crypto au bon moment, ou bien que t'es très riche parce que tu l'as acheté récemment, après que ça ait pris beaucoup de valeur. Ça, c'est pour les plus grosses collections, je dirais, de NFT. Et après, il en existe une multitude qui peuvent être utilisées effectivement le plus souvent comme preuve sociale que tu fais partie de tel ou tel cercle d'initiés.

Terry : Et donc compte tenu de cela, ce que vous proposez aujourd'hui avec Kairos loan, l'idée d'utiliser ces NFT qui derrière ont une valeur intrinsèque, c'est de dire ok ce NFT il a tant de valeur comme un tableau pourrait en avoir et on l'utilise comme un collatéral pour aller emprunter de la crypto sur d'autres plateformes.

Nicolas : Là je viens de parler des PFP donc des Profile Pictures comme exemple parce que c'est ça qui a concentré l'essentiel de l'attention et des volumes d'échanges mais de notre point de vue à Kairos on n'a pas l'intention de se concentrer sur un type de NFT plus qu'un autre on veut vraiment On considère que le NFT est un nouveau standard qui est très intéressant parce qu'il nous fait changer la manière d'interagir financièrement avec des biens et des services et nous on veut rester agnostique sur l'usage du NFT et effectivement c'est ça, proposer une brique élémentaire pour financiariser ces nouveaux types de biens.

Terry : Ok, donc assez clair. Donc là on a parlé de la partie purement NFT et on n'est pas encore entré sur la partie plus crypto-monnaie. Pour reposer le contexte, donc NFT si on fait un peu le parallèle, tu l'as fait, on peut le faire avec des œuvres d'art, c'est-à-dire que c'est une façon de digitaliser un objet qui a des caractéristiques uniques, comme une oeuvre d'art, à l'inverse d'une monnaie ou un billet de 50 euros, peu importe d'où il vient, ça reste un billet de 50 euros à partir du moment où il est valide, il peut être échangé sans différence. Donc pour revenir, pour aller plus sur ces sujets plus monétaires et du coup finance décentralisée, Aujourd'hui si tu devais un peu dépeindre le tableau de ce que c'est que l'état de la finance décentralisée, pourquoi aussi ça a un intérêt, donc la partie œuvre d'art numérique, avant d'aller sur la partie finance décentralisée, la partie NFT, donc œuvre d'art numérique ou en tout cas actif unique numérique, on peut en comprendre l'intérêt notamment sur donc pour digitaliser des œuvres d'art, mais aussi dans les cas de programmes de fidélité avec des marques pour leur permettre aussi d'offrir à certains de leurs clients des objets numériques uniques, de la même manière que tu as des albums, j'ai en tête l'épisode que j'avais fait avec Thomas sur l'album Panini, une façon de digitaliser ton album Panini, je parlais des cartes Pokémon ou autre, des objets en fait que tu vas pouvoir donner de manière privilégiée à tes clients fidèles ou ceux qui ont participé à un événement en particulier. Donc ça, ça va pouvoir se traduire dans des NFT grâce à la blockchain. Maintenant, j'aimerais qu'on aille vraiment plus en détail sur la partie purement finance décentralisée. on parle beaucoup de crypto-monnaie, qu'est-ce que ça veut dire ? Un des gros intérêts dont on parle souvent ou dont on entend parler c'est le fait que tu n'as plus d'organisme intermédiaire entre une personne qui veut acheter un bien ou un service et une personne qui va payer pour ce bien et ce service. Là où dans l'économie telle qu'on la connaît tous, on va avoir les banques qui vont faire preuve, acte de confiance, qui vont agir comme des acteurs de confiance, qui vont dire effectivement cette somme d'argent est transférée, je confirme que l'argent a été transféré de compte A au compte B et donc rien ne s'est évaporé et tu valides la transaction comme ça. Là où dans la blockchain ce qu'on entend beaucoup c'est qu'il n'y a plus besoin de cette banque parce que l'algorithme de la blockchain va permettre de prouver que l'échange a bien eu lieu sans organismes centralisateurs. Est-ce que tu pourrais un peu toi donner ton explication de ça, rebondir sur ce que je viens de dire et comprendre un peu l'état du marché actuel des crypto-monnaies, de la blockchain de manière assez... Ouais, je pense que t'as fait.

Nicolas : Un assez bon résumé. Si tu me le permets, je pense que c'est intéressant de revenir dans les grandes lignes sur l'historique de la blockchain. C'est une réflexion qui date d'il y a longtemps, qui vient de ce qu'on appelle la communauté Cypherpunk, qui est un mouvement de pensée et aussi un groupe de personnes qui échangent sur des sujets liés à Internet. et aussi qui sont assez libertaires et qui sont pas mal des chercheurs en cryptographie américain à l'origine, qui depuis les débuts d'internet y voient et à la fois une grande opportunité pour l'humanité pour échanger des informations et qui va avoir un grand impact, enfin c'est vraiment des visionnaires. et à la fois ils y voient très tôt les menaces qu'ils planent sur internet de contrôle des états et de contrôle aussi des échanges d'informations et à cela ils vont apporter des réponses techniques qui se basent sur la cryptographie qui à l'origine ne sont que des techniques mathématiques. sur lequel je suis d'ailleurs pas un grand expert, mais qu'on utilise quotidiennement, le plus souvent sans le savoir. Et donc la blockchain, c'est une techno, avant tout, qui émane de ces réflexions qui sont très anciennes, pas non plus très anciennes, mais qui datent déjà des années 70. À partir du moment où on parle d'Internet, il y a déjà ces gens qui réfléchissent à ces sujets et qui se matérialisent concrètement par le white paper de Bitcoin, qui est fin 2008, et qui présente enfin l'association d'une série de techniques cryptographiques et de réseaux et d'usage d'internet pour créer, c'est comme ça qu'il le présentait à l'époque, un or numérique. répliquer les propriétés qui nous intéressent dans l'or sur internet. Les propriétés qui nous intéressent dans l'or c'est le fait qu'on peut pas en créer à l'infini comme on le ferait avec des monnaies fiduciaires et donc créer par un abus de création monétaire provoqué par exemple des cycles de superinflation. Et la valeur de l'or peut être utilisée comme monnaie, peut être échangée de paire à paire, c'est-à-dire directement de la main à la main. Et la valeur de l'or peut être utilisée comme monnaie parce qu'il y a un consensus social autour du fait que tout le monde reconnaît que l'or a de la valeur, bien que ça ait assez peu de valeur intrinsèque finalement, puisqu'on peut pas en faire grand chose à part des bijoux. Et bien l'idée c'est de reproduire ça sur internet, c'est-à-dire que là où sur internet quand j'échange un fichier, en fait je le duplique, je peux pas te donner un fichier et ne plus le posséder contrairement au monde physique, on va essayer de reproduire des propriétés du monde physique dans le numérique. Donc c'est ça le concept de l'argent, si je te le donne j'en ai plus et ça nous permet ensuite de construire des économies. Donc je ne vais pas rentrer dans le détail technique sur comment Bitcoin y parvient, mais vraiment Bitcoin est la première monnaie crédible pour créer un système de cette sorte qui soit vraiment décentralisé, c'est-à-dire où il n'y a aucune entité centrale. qui le contrôle et où le système fonctionne parce qu'il y a une multitude de participants qui par ailleurs ne se coordonnent pas directement, ne se connaissent pas, voire ne se font pas confiance, qui simplement en utilisant le système le font fonctionner.

Terry : Hyper hyper clair et du coup je vais avant que certaines personnes disent oh il m'a parlé de sujets trop larges pour moi sur l'économie ça va pas m'intéresser je voudrais juste faire une toute petite pause que tu as dit des choses très pertinentes au sujet de l'or et du coup pour bien qu'on recoupe les wagons sur ce que tu disais même au départ de l'initiation de tout ce qui touche autour du monde de la blockchain vient d'un mouvement punk, d'un mouvement très libertarien, de personnes en fait qui ont vu toutes les opportunités mais les risques derrière l'avènement d'internet. en particulier du coup le fait que internet permette à tout le monde d'échanger mais qu'il y allait avoir des appropriations qu'elles soient privées ou étatiques de certains noeuds centraux en fait pour le fonctionnement même d'internet, ce qu'on a aujourd'hui avec tout le monde entendu parler de l'acronyme des GAFAM, des Google, Amazon, Microsoft, Apple, qui ont réussi en fait à capter énormément de valeur qui est générée sur internet parce qu'on est obligé de passer par leur service, que ce soit de manière physique sur leur datacenter, que ce soit par des services logiciels pour faire tourner des applications et autres. Et de cette même manière là, la volonté autour, si je paraphrase ce que tu disais autour de la blockchain, va être de recréer l'or. Mais pourquoi du coup l'équivalent de l'or d'un point de vue numérique ? Parce que l'or, si on met le parallèle avec la monnaie du coup, l'euro, le dollar, c'est que si demain un état ou une banque centrale s'effondre, type la BCE, ou les Etats-Unis, du jour au lendemain le dollar ne vaut plus ce qu'il valait, on aura toujours ce consensus social normalement autour du fait que l'or a une certaine valeur. Et donc cet or est décorrélé de la capacité aux Etats-Unis à avoir leur monopole international. Si demain c'est la Chine qui prend le relais et que c'est le Yann qui devient la monnaie consensuelle, on pourra quand même toujours se dire que l'or, peu importe que ce soit la Chine ou les Etats-Unis qui dominent la place mondiale, l'or lui aura gardé sa valeur intrinsèque. C'est d'ailleurs pour ça qu'en ce moment avec les situations que l'on connaît d'un point de vue géopolitique, il y a de plus en plus de pays qui achètent de l'or parce qu'ils savent que c'est quelque chose qui va être décorrélé en fait du pays même qui va créer une monnaie qui pourrait dominer le monde, ce qui est le cas aujourd'hui avec le dollar. Et donc recréer cet équivalent-là de de déconnexion avec des états ou des entreprises dans le digital, c'est ça que la blockchain permet de faire. C'est ce que tu disais du coup au niveau, enfin c'était ça la volonté derrière la création de la blockchain.

Nicolas : Et en fait la blockchain maintenant c'est libérateur pour un grand nombre de business et de personnes parce qu'on a sur internet une infrastructure fiable qui fonctionne, qui est tout le temps en ligne, sur laquelle on peut construire des services financiers ou même d'autres applications. Et parfois on fait, c'est là où je voulais en venir, Des choses sur la blockchain qui ne sont pas franchement nouvelles, comme par exemple, je trouve qu'un bon exemple c'est Sorare, qui est un jeu de foot ou gameplay basé sur l'achat et constituer son équipe avec des cartes virtuelles qui représentent des joueurs et leur faire disputer des tournois. Des objets virtuels, ce n'est pas franchement nouveau. Mais à partir du moment où on les échange et on peut les utiliser comme intermède financier, la blockchain prend tout son sens parce que cette infrastructure sécurisée qui est neutre, qui est contrôlée par personne en particulier, c'est l'idéal maintenant pour construire ce type d'application. Bien que les objets virtuels ce n'est pas nouveau, sur World of Warcraft on s'échangeait déjà des épées, des armes, des personnages. Mais on savait qu'on n'avait pas complètement la main là-dessus, que le développeur contrôlait sa marketplace et ne permettait pas forcément aux utilisateurs d'échanger librement leurs biens. Là, c'est le cas maintenant.

Terry : Donc là-dessus, voilà, merci aussi pour ce complément. Je pense que le décor, il est assez bien posé. Maintenant, je vais rentrer dans les questions qui vont peut-être paraître un peu clichés, mais du coup, ok, plus d'organismes centralisateurs pour générer un actif numérique qui a les propriétés quasi équivalentes de l'or, donc dont les intérêts dont on discutait avant d'avoir ces propriétés-là, décorrélé des États, des pays ou de sociétés qui pourraient derrière contrôler la valeur intrinsèque de la chose. Alors pourquoi moi je vois pop tous les jours des nouvelles crypto-monnaies qui se revendiquent comme étant les meilleures et du coup qu'il faut que j'aille acheter ces crypto-monnaies là puisque je suis censé être sur une technologie qui permet de décentraliser complètement les choses et donc de s'affranchir d'entreprises privées ou d'États. Pourquoi j'entends aussi l'Union Européenne vouloir créer une monnaie numérique, la Chine, je ne sais plus s'ils l'ont fait ou s'ils sont en train de le faire. Donc voilà pourquoi est-ce qu'il y a tout ça qui arrive alors qu'on est censé être justement en train de créer quelque chose qui est décentralisé et dont on dépend plus de toutes ces entités là ?

Nicolas : Parce que le projet de l'or numérique, c'était le projet de Bitcoin, et depuis on a évolué, il y a une multitude de nouvelles blockchains qui sont apparues, et surtout Ethereum, qui rajoute le concept de programmabilité à la blockchain, ce qui veut dire que je vais pouvoir utiliser les mêmes garanties que la blockchain me donne, c'est-à-dire le fait que, par exemple, je vais créer une application qui va fonctionner grâce au consensus global que personne ne peut contrôler complètement, Mais je peux quand même, en tant que développeur, décider de logique applicative propre à un business ou à un certain cas d'usage. Et ça c'est complètement libre, tout le monde peut le faire, ça coûte un peu d'argent. l'un des principaux usages c'est d'émettre ce qu'on appelle des tokens, ou en français on dirait des jetons, ou plus simplement des crypto-monnaies. Tout comme dans le monde que nous connaissons mieux des actions et des biens de tous les jours, il y a l'euro, la monnaie principale qu'on utilise dans notre vie de tous les jours, mais il y a aussi les actions qui représentent des parts d'entreprise, ou bien des quantités de biens comme voilà du blé, de la farine, je sais pas, et puis des biens qu'on dirait non fongibles comme voilà des voitures, des appartements, et bien tout ça peut être représenté et est représenté sur la blockchain. Donc c'est pour ça qu'on voit apparaître des tas de crypto-monnaies parce que C'est parfois même trop permissif et je dirais que c'est pour ça qu'il y a énormément de crypto-monnaies qui apparaissent parce qu'en fait aujourd'hui, ça prend deux clics de créer une crypto-monnaie et très peu d'argent. Et après, ils mettent plein de promesses derrière.

Terry : Là-dessus donc j'aimerais qu'on fasse une pause et tu as pris en exemple un sujet intéressant qui est celui d'action d'entreprise. Donc dans le monde tel qu'on le connaît, financier tel qu'on le connaît, on va avoir donc des entreprises cotées et non cotées, donc des entreprises qui sont sur des places boursières et d'autres qui ne le sont pas, donc en général elles sont plus petites quand elles ne sont pas cotées mais c'est pas qu'eux. Parmi les entreprises qui sont sur des places boursières type Euronext, tu vas avoir donc une place boursière comme Euronext qui va être une entreprise en tant que telle, mais qui va avoir à sa charge donc des entreprises européennes et de calculer leurs valeurs et puis de permettre du coup des échanges au sein de cette place de marché. Comment est-ce que ce parallèle tu pourrais le faire aujourd'hui avec ce qu'on a sur les cryptomonnaies, entre tu vois les équivalents d'un Euronext, d'un Nasdaq et les places du coup virtuelles que l'on a avec les technologies blockchain ?

Nicolas : Oui, alors la grosse différence qu'on a sur la blockchain, c'est qu'il y a, pour les raisons idéologiques qui ont donné naissance à la blockchain, une forte poussée pour que tout ce qu'on reconstruit dans ce monde qu'on appelle le Web3 soit autant que possible désintermédié et décentralisé, donc sans personne qui le contrôle tout à fait. Donc le parallèle c'est qu'on a encore des places d'échange centralisées type Euronext qui ont leur équivalent dans le monde crypto qui s'appellerait donc Coinbase, Binance et compagnie qui sont des entreprises. Et on peut retrouver les mêmes services construits directement sur la blockchain, donc là qui vont s'appeler plutôt Uniswap, Sushiswap, et qui là adoptent un modèle protocole. On va dire, on n'est pas une entreprise qui vous propose un service, nous on crée un standard, en tout cas c'est la vision, qui est librement accessible sur la blockchain. qui est géré par personne en particulier et qui est entre guillemets gratuit d'usage, on rajoute pas des frais ou peu par dessus les frais qui sont déjà nécessaires pour l'usage de la blockchain.

Terry : Très clair, donc je te propose qu'on aille un peu plus en détail sur ces cas d'usage là type Uniswap puisque c'est quand même ça l'intérêt derrière la blockchain, comme tu le disais pour qu'on revienne en racine de la chose, l'aspect très libertarien, libertaire de De ça, c'est quand même du coup d'éviter de récentraliser, donc de recréer un Nasdaq, un Euronext sur la blockchain, sinon tu perds tout le sens, tu te retrouves avec les problématiques qu'on a eues, qui ont fait la une de la presse aux Etats-Unis avec, c'était FTX. Voilà, les gros risques qu'il y a puisqu'aujourd'hui, vu que c'est une technologie très récente, c'est très peu régulé. Et donc, les problématiques qui sont sous-jacentes derrière sur le fait que tu n'as pas de régulation, ça peut poser des débordements aussi tels que celui-là. Mais si on vient donc sur le cas du fonctionnement d'un Uniswap ou équivalent, ou SushiSwap comme tu disais, moi je pourrais, enfin la question que je me pose quand même c'est ok on a des algorithmes, des technologies cryptographiques qui vont permettre donc de faire ces échanges là sans avoir besoin de quelqu'un au milieu qui dit effectivement c'est passé par là, c'est arrivé ici. ça je l'entends et je le comprends techniquement, enfin je comprends que ce soit possible techniquement, je me pose quand même la question sur les flux d'échange entre le point A et le point B, même si c'est du numérique ça passe physiquement par des câbles, ça passe, l'électricité transporte d'un continent à un autre, on parle des câbles sous-marins pour l'internet qui sont des gros enjeux géostratégiques, bref il y a beaucoup de sujets autour de l'énergie derrière aussi des serveurs qui doivent faire tourner ces programmes donc c'est de l'électricité aussi consommée, Comment est-ce que du coup ça s'est financé ? Parce que ça repose sur internet à la base, sur les technologies de base de l'internet, mais il faut quand même financer tous ces flux, tous ces échanges. Donc dans une logique complètement décentralisée.

Nicolas : Qui.

Terry : Est-Ce qui paye en fait tous ces échanges-là ? Comment ça se passe derrière concrètement ?

Nicolas : Comment on finance le système ?

Terry : Comment on finance ce système-là ?

Nicolas : Donc tu as raison de rappeler que la blockchain c'est un système qui est construit par-dessus internet, donc physiquement où est-ce que ça passe ? Dans les mêmes câbles je dirais. Donc c'est une couche d'abstraction supplémentaire. La blockchain est nulle part en particulier, puisqu'elle fonctionne, comme je te l'ai dit, parce que des différents acteurs à travers le monde la font fonctionner. Les données qu'elle manipule, on dit qu'elles sont distribuées parce qu'elles sont répliquées dans les ordinateurs de milliers de participants répartis à travers le globe. qui doivent, donc là c'est des algorithmes qu'on appelle des algorithmes de consensus, qui doivent se mettre d'accord sur qui possède quoi, quelle est la vérité au sens de la blockchain et pour ça ils s'échangent des messages et en fait cette information voilà elle est distribuée à travers le globe et elle est nulle part en particulier et pour répondre à ta question sur comment est-ce qu'on paye, il y a deux modèles. utilisateur qui veut faire une action sur la blockchain doit payer un frais qui est calculé en fonction du niveau d'usage de la blockchain donc si on est sur un pic d'usage les frais sont assez élevés, s'il n'y a pas beaucoup d'usages ils sont relativement faibles. Quand je dis assez élevé ça peut être de l'ordre de 50 dollars la transaction, quand c'est assez faible ça peut être de l'ordre de quelques dizaines de centimes sur les principales blockchains. Si Et un deuxième modèle sur qui est-ce qui paye, c'est que quand personne n'utilise la blockchain, il faut quand même que des gens continuent de la maintenir et de l'utiliser. Et donc c'est inscrit dans les règles de fonctionnement du système qu'on crée des nouveaux jetons natifs de la blockchain. Donc dans le cas de Bitcoin, on crée des nouveaux Bitcoins. Dans le cas d'Ethereum, on crée des nouveaux Ethers qui vont venir rémunérer ces participants qui la font fonctionner.

Terry : Donc c'est vrai que, ok, alors là-dessus, j'aimerais encore continuer un tout petit peu à creuser sur ces frais de fonctionnement. Donc tu as bien rappelé qu'effectivement il y a derrière, chaque personne va posséder un historique des transactions, mais que du coup quand de nouvelles transactions se font, il va falloir prouver, enfin il va falloir du coup faire tourner les algorithmes nécessaires pour que cette transaction ait lieu, que ça soit répliqué à toutes les personnes qui possèdent aussi un historique des transactions. passer. Et donc ça c'est du calcul, donc c'est une puissance de calcul qu'il va falloir rémunérer puisque derrière il y a effectivement la problématique des processeurs qui vont tourner pour faire calculer tout ça, de l'électricité nécessaire pour faire tourner ces processeurs. Et là donc tu parles du mode de rémunération en fonction de soit l'usage que tu en as sur la blockchain plus la rémunération de référence de base de la blockchain qui émet des jetons par elle-même pour être sûr que tout ça, ça tourne toujours en permanence. Là-dessus, donc ça m'amène à une autre question en fait, c'est-à-dire que ok, le mécanisme de rémunération est assez clair, c'est que si je fais des transactions, eh bien je vais devoir payer pour ces transactions. Mais où est-ce que va concrètement l'argent ? Même si on parle de crypto-monnaie, donc c'est pas de l'argent tel qu'on le connaît, ça reste un actif numérique. Où est-ce que cet argent va ? Dans quelle caisse entre guillemets ?

Nicolas : Je crois qu'il y a aussi un sujet sous-jacent qu'on n'a pas évoqué, c'est la différence entre Proof-of-Work et Proof-of-Stake, qui te parlent peut-être mais qui ne parleront pas forcément aux gens qui nous écoutent. On a souvent dit que Bitcoin était très polluant et on a souvent étendu ça à toutes les blockchains. Pourquoi est-ce qu'on dit ça ? C'est parce que Bitcoin, dans son algorithme, pour atteindre le consensus, met en compétition les puissances de calcul des différents participants à travers le globe. Et entre guillemets, celui qui fait le plus tourner sa machine, qui lui fait faire le plus de calcul, en échange touche le plus de bitcoin et cette compétition à l'échelle mondiale représente beaucoup d'usages d'énergie et ça c'est ce qu'on appelle le proof of work et ça a rendu la blockchain en général très décriée parce que ça participe du réchauffement climatique bien sûr et d'autres problèmes. C'est un problème, mais il faut quand même savoir que toutes les blockchains ne s'appuient pas sur ce modèle. On a toutes les blockchains qui fonctionnent sur le modèle de Proof-of-Stake, où là, leur consommation en comparaison de Bitcoin est négligeable. En comparaison des applications web qu'on utilise, on est plus dans ce genre d'ordre de grandeur. qu'on utilise au quotidien. Et en comparaison aussi, là je digresse, mais de l'intelligence artificielle, c'est complètement négligeable aussi. Quand on utilise un système de proof of stake, et donc les blockchains type Ethereum, Polygon, Binance Smart Chain, Avalanche et d'autres noms que les gens ont pu entendre, sont généralement sur ce modèle-là. Et donc, on ne peut pas utiliser les mêmes termes du débat sur l'usage énergétique de Bitcoin avec ces blockchains. Et pour répondre à la seconde partie de ta question, où se trouve l'argent ? Comment on paye ? En gros, quand on crée une crypto, on essaie de créer un consensus social sur sa valeur. Donc Bitcoin, au début, quand ça a été créé, et les autres blockchains aussi d'ailleurs, n'avaient aucune valeur. Et c'est simplement parce qu'il y a un début de consensus social qui s'est créé que des gens étaient prêts à payer des dollars ou des euros pour en obtenir. Donc ça, ça passe par des places d'échange centralisées, type Coinbase ou Binance, qui vous permettent d'échanger de la monnaie qu'on connaît de tous les jours avec des crypto-monnaies. Et de là vient la valeur. Et ensuite, il y a les lois du marché qui font que cette valeur fluctue en fonction des autres. Mais à l'intérieur du système blockchain, il n'y a que des crypto-monnaies qui s'échangent. Et donc, quand je suis payé en tant que participant du réseau pour faire fonctionner le consensus, je suis payé en crypto-monnaie, dans la crypto-monnaie de la blockchain en question. Et donc, si jamais je veux l'utiliser pour faire des achats, il faut que je passe par un intermédiaire centralisé ou bien que je me débrouille pour de la main à la main et changer ça contre d'autres actifs dont je pourrais avoir besoin.

Terry : Oui donc là ce que tu es en train de dire c'est que si on veut reconnecter aujourd'hui donc cet actif numérique, cette monnaie virtuelle avec l'économie réelle, donc les vrais euros, les vrais dollars qu'on peut avoir, il faut passer obligatoirement à un moment donné par une plateforme d'échange, donc un organisme centralisateur qui lui va te dire ok bah je te confirme qu'aujourd'hui voilà le cours du bitcoin fait temps donc tu m'en donnes tant et je te donne tant d'euros. Ou directement une personne qui est déjà familière avec le milieu avec laquelle tu peux échanger ça. Absolument.

Nicolas : En théorie on pourrait faire mieux, en pratique c'est souvent pratiquement obligatoire effectivement de passer par une plateforme type Coinbase.

Terry : Ok, là dessus très clair, du coup pour revenir sur les cryptos, donc Bitcoin, Ethereum et autres. Aujourd'hui donc tu as parlé du consensus social qui se dit bah effectivement cette crypto là a telle valeur et donc c'est ça aussi qui permet quand tu repasses par ces plateformes de pouvoir faire re-rentrer dans l'économie réelle la valeur qui est considérée comme telle ou telle crypto et tel nombre de bitcoin ou d'ethereum. On a beaucoup ces deux noms en fait, en tête Ethereum, Bitcoin, il y en a plein d'autres qui pop. Mais du coup, pourquoi ? Pourquoi en fait il y a d'autres cryptos qui essayent de se lancer alors qu'il y a déjà ces deux-là qui existent ? Et puis pour compléter cette question, entre Bitcoin où, si j'ai bien suivi, on ne sait pas trop en fait, enfin on ne sait pas vraiment d'où ça vient. Le whitepaper il est signé par un Par un anonyme. Par un anonyme, voilà. Donc, potentiellement, ça peut être une équipe de chercheurs américaine, ça peut être un japonais, enfin une équipe de… On ne sait pas vraiment. Mais derrière, il y a cette… Tout le monde connaît Bitcoin sans savoir vraiment qui l'a créé. Donc ça, déjà, moi, ça me perturbe un peu. En revanche, Ethereum, on connaît très bien son créateur. Mais du coup, il y a une entreprise derrière aussi, derrière Ethereum.

Nicolas : Non, pas d'entreprise, un collectif, une association.

Terry : Et comment ça marche pareil d'un point de vue, d'un point de vue, si demain il y a des personnes qui... Oui enfin, comment tu expliquerais, pour reprendre la première partie de ma question, qu'il y a toutes ces cryptos qui essaient de se créer au fur et à mesure là ? Pourquoi ?

Nicolas : Pour deux raisons. Déjà parce que, encore aujourd'hui, la meilleure manière de faire une blockchain est encore une question ouverte. C'est des questions techniques, et pas uniquement techniques d'ailleurs, aussi parfois philosophiques. Donc ça reste des questions ouvertes, donc il y a beaucoup de désaccords. Donc quand il y a un désaccord, souvent quelqu'un propose quelque chose de nouveau et crée sa propre blockchain pour mettre ses idées en pratique. Et ensuite, parce que c'est extrêmement rentable, souvent quand on arrive à convaincre du monde d'acheter... Quand on crée une blockchain, il y a forcément une crypto-monnaie qui est associée, et à partir de là on peut faire beaucoup d'argent si on arrive à en faire un actif spéculatif, donc c'est aussi pour ça qu'il y en a tant qui se créent continuellement.

Terry : C'est-à-dire que si demain je monte une blockchain et j'arrive à convaincre du monde qu'elle a une valeur, étant donné que moi je l'ai créé à la base, je vais avoir plus de cryptos de cette blockchain que d'autres, parce que c'est moi qui l'ai créé.

Nicolas : Le plus souvent oui, c'est pas obligatoire mais souvent les créateurs se débrouillent pour en garder beaucoup.

Terry : Et c'est comme ça qu'ils arrivent derrière ensuite pouvoir revendre cette crypto sur une place de marché pour aller ou l'échanger contre d'autres cryptos peut-être. Et donc la partie ouais, je comprends mieux du coup la partie effectivement spéculative là-dessus. Et donc ça me fait revenir un peu, ça c'est vachement éloigné si tu veux cette partie spéculative de l'intérêt premier et du mouvement punk qui a initié un peu tout ça quoi.

Nicolas : Oui absolument, c'est bien qu'on passe sur ce sujet parce que c'est l'éléphant dans la pièce. L'essentiel à mon sens de l'activité autour des crypto-monnaies et de la blockchain en général est spéculatif. Oui.

Terry : Et comment tu vois, du coup, toi, le mouvement évoluer aussi vis-à-vis quand même de cette base qui était là, qui a permis de faire sortir et émerger ces technologies-là ? Est-ce que c'est quelque chose qui reste quelque part ? Est-ce que l'aspect punk libertarien, il est fini ? En fait, on va juste vers quelque chose de très spéculatif, ça sera une autre manière de spéculer parmi d'autres ? Est-ce que...

Nicolas : Ces deux réalités, pour le moment, cohabitent vraiment. on croise dans les conférences et des gens qui sont là uniquement pour faire de l'argent et qui s'en foutent finalement des principes et des gens qui sont là uniquement pour une vision de société et des gens qui sont entre les deux et c'est un monde hétéroclite intéressant à fréquenter qui existe. Je pense que ça n'aurait pas pris cette ampleur tout ce qui se passe autour de la blockchain sans la spéculation. Je pense que toute la spéculation est aussi une manière de financer des idées qui n'ont pas forcément de vocation spéculative à l'origine. Et que voilà, ça fait un monde un peu spécial qui continue d'avancer.

Terry : Ouais non, c'est assez clair je trouve et intéressant du coup de comprendre ça. Du coup toi par rapport à ton regard sur ce qui se passe à l'intérieur de ce monde-là, est-ce que tu vois peut-être certains pays plus que d'autres utiliser ces technologies-là, être plus actifs au-delà de l'aspect purement spéculatif sur les blockchains, utiliser même au-delà des cryptos en fait sur la technoblockchain. Est-ce qu'il y a tu vois des régions du monde qui aujourd'hui sont plus avancées en termes applicatifs, donc de solutions digitales qui s'appuient, qui reposent sur ces technologies. Tu parlais de l'un des intérêts d'Ethereum, c'est aussi cette capacité-là à pouvoir créer du coup du code, alors j'ai oublié la terminologie mais pouvoir créer des smart contracts. Par rapport un peu à la répartition de l'usage concret de ces technos-là ?

Nicolas : Oui, absolument. Les usages qui sont faits de la blockchain sont assez différents. C'est là où la vision initiale se réalise, c'est-à-dire que ça vient d'abord des Etats-Unis, puis c'est maintenant un mouvement mondial. L'idée c'était de proposer une alternative forte, une concurrence au système financier classique et notamment à notre manière de créer de la monnaie basée sur des banques centrales sous contrôle étatique. et cette alternative existe et a fait ses preuves dans son bon fonctionnement, et finalement c'est pas forcément là où cette alternative a été créée qu'elle est le plus utilisée, mais du simple fait qu'elle existe, elle a permis de donner des solutions partout où le système financier classique a échoué, et donc je pense aux pays où il y a des sites de superinflation qui sont créés comme le Liban, aujourd'hui en Argentine, au Venezuela, dans certains pays d'Afrique, au Nigeria, où il y a eu pas seulement de la superinflation, mais parfois un accès plus difficile que chez nous aux services financiers divers et variés, ne serait-ce simplement d'avoir un compte en banque. Une large partie du monde n'est pas bancarisé. Ces systèmes-là ont apporté des solutions pour ces populations, parfois même des solutions semi centralisées mais qui s'appuient un peu sur la blockchain comme par exemple en Afrique où on parle beaucoup, les gens ils passent par l'application Binance directement pour échanger leur crypto, donc il y a de la crypto derrière mais en fait c'est Binance qui s'occupe de gérer les échanges mais on est déjà sur une avancée en termes de proposer des services financiers à des gens qui n'en avaient pas ou alors qui ont besoin de protéger la valeur de leur travail de monnaies qui sont par ailleurs en superinflation.

Terry : Donc merci pour ces exemples, donc ça me fait penser à deux points. Donc déjà pour rebondir sur ce que tu viens de dire et qu'on mette bien les choses en perspective parce que nous de notre regard de pays chanceux qui faisons partie on va dire des pays occidentaux, on pourrait se dire quoi je préfère avoir de l'argent sur des cryptos que mon compte en banque mais oui parce que dans certains pays effectivement Parfois tu peux avoir 10 000 dans ton compte en banque et du jour au lendemain si ton état fait faillite, ta monnaie est complètement dévaluée, en fait tes 10 000 ils valent plus rien et donc t'as littéralement plus rien. Donc quand on parle des bank run où les gens après filent aux banques aussi pour retirer leur argent c'est parce qu'ils essaient de le retirer avant même que qu'il n'y en ait plus et aussi si cette monnaie-là ne vaut plus rien au niveau international, on parle justement de chute de la monnaie, du coup ça veut dire que tout ce que tu as n'a plus de valeur et donc tu vas pouvoir difficilement l'échanger en dehors des frontières de ton pays ou même au sein même de ton pays s'il y a des problèmes économiques quand on parle d'inflation. ça veut dire que peut-être que quelque chose qui valait 10 aujourd'hui, demain il en vaut 100, juste parce que l'économie est mal gérée dans ce pays, et donc évidemment tu ne vas pas pouvoir te payer quelque chose, tu ne vas plus pouvoir vivre de la même manière. Donc on parle beaucoup de stabilité économique dans ces pays-là, et l'intérêt du coup de reposer sur ces technologies de crypto-monnaies permet en soi d'un peu sécuriser, ce qui pourrait paraître un peu contre Paradoxal pour nous on pourrait se dire tu sécurises en mettant ton argent sur des actifs très spéculatifs mais en fait parfois dans certains pays c'est beaucoup moins risqué d'être sur sur des cryptos potentiellement que que dans le système financier du pays même. Mais donc ayant dit ça moi la question que je me pose quand même c'est ok je vois l'intérêt, du coup, pour permettre à des pays même où tu peux avoir beaucoup de corruption ou autre, d'utiliser, enfin de pouvoir donc se bancariser, avoir accès à différents systèmes, fin, mécanismes financiers dont nous on se pose même plus la question, mais la logique de l'accès au crédit et de pouvoir, voilà, avoir un système de banque, de pouvoir payer en ligne, ce genre de choses. Très bien, on apporte ces facilités-là dans des lieux où on pourrait se dire que ça va être très complexe parce que les gouvernements sont pas stables et autres. Et en même temps, quand j'entends ça, je me dis oh là, le gros problème en faisant ça, c'est que derrière on parlait des différentes entreprises qui sont en train de se développer aussi sur les technologies blockchain, qui sont des entreprises privées. Tu parlais de Binance qui est vachement utilisé notamment par rapport à, tu prenais l'exemple en Afrique pour échanger des cryptos. Mais du coup ça veut dire que in fine t'es en train de faire reposer un système économique sur des pays qui sont pas très stables, sur des entreprises derrière qui sont déjà pas dans le pays même, qui sont dans des pays occidentaux et qui sont en plus des entreprises privées. Donc tu vois double peine dans le sens où ceux qui vont gérer la finance de ton pays, ils sont pas dans ton pays et en plus ce sont des sociétés privées. Comment, tu vois, toi, c'est quoi un peu ta vision là-dessus ou est-ce que c'est des sujets auxquels tu as déjà un petit peu réfléchi, tu vois, par rapport à ça ?

Nicolas : Oui alors bon évidemment moi je suis pas un expert des systèmes financiers outre les maires mais je pense qu'on est quand même vraiment sur une avancée pour ces populations par rapport au statut quo d'avant c'est à dire qu'avant on avait tout aussi bien ces logiques de prédation qui venaient du monde occidental d'entreprises privées ou d'états prédateurs sans alternative. Là la blockchain elle est simplement venue rajouter une alternative. Donc oui parfois il faut passer par des intermédiaires centralisés qui sont contrôlés par des entreprises occidentales mais le système lui de la blockchain il continue d'exister, il continue d'être contrôlé par personne en particulier et il continue d'être libre d'accès Malheureusement pour qui on a les moyens parce que c'est un certain coût à utiliser mais c'est ça pour moi une des plus grandes forces de ce domaine c'est d'avoir proposé une alternative qu'on utilisera peu si tout se passe bien tant mieux. et qui sera là pour nous le jour où ça se passera mal, sur lequel on pourra se rabattre.

Terry : Assez intéressant, vision assez optimiste que tu partages, je trouve ça assez intéressant, du coup ça me fait rebondir aussi sur un point dont on n'a pas... Pas trop parlé, tu vois comment toi par exemple la volonté au niveau européen de créer une monnaie numérique, est-ce que ça ne va pas faire concurrence justement aux cryptos actuels et un peu balayer d'un revers de la main au final tout ce qui est en train d'être construit sur la blockchain ?

Nicolas : Ouais alors il y a pas mal de débats autour des MNBC, des monnaies numériques de banque centrale dans le monde crypto, qui sont souvent vues d'un mauvais oeil parce que c'est une manière pour les états de reprendre le contrôle sur un domaine où ils ont été challengés. Moi je trouve que ça participe d'un débat global qui va dans le bon sens, où Les usages maintenant sont numériques, il est un peu temps que notre monde légal classique s'adapte. tout un certain nombre de services financiers sont trop chers, c'est trop cher et pas assez dynamique et pas assez rapide, nos comptes en banque, les transferts, les paiements en carte bleue, tout ça, et donc c'est très bien que et la Chine et les Etats-Unis et l'Europe s'emparent un peu de ces sujets et essayent de faire avancer, donc moi je suis assez satisfait. On essaye, on est nombreux à essayer de suivre de près l'initiative de l'euro numérique, en espérant que ça aille dans le bon sens, pour que ça prenne en fait un maximum des avancées qui ont été obtenues grâce à la blockchain. Et alors ça c'est ma conviction personnelle, tout le monde n'est pas d'accord avec moi dans le monde crypto, mais je pense qu'on va continuer dans l'avenir à avoir besoin d'un système légal et pas uniquement de codes et de programmatiques. Je ne pense pas qu'on va pouvoir remplacer tout notre monde financier, uniquement par ces systèmes décentralisés et du code. Je pense qu'on va continuer d'avoir besoin d'un système avec des institutions et des lois, et que c'est très bien que ces deux mondes se rapprochent pour essayer de faire quelque chose d'hybride sur lequel on fait du meilleur business.

Terry : Hyper intéressant là-dessus. Sur l'aspect légal, moi de toute façon je suis assez convaincu qu'on a besoin, enfin je suis très content de Et je mesure la chance que j'ai d'être né dans un pays démocratique, d'avoir une république qui est là, et je compte pas du tout prôner la fin de cela, bien au contraire. En revanche, la question que je me pose là maintenant, c'est quand tu disais on suit de près dans le monde crypto un peu ce qui se passe autour de la création de l'euro numérique. pour aider à ce que ça aille dans la bonne direction. Pour toi c'est quoi un peu les risques qu'il y a aujourd'hui sur la création de cet euro numérique qui pourrait être une mauvaise direction prise justement par la banque centrale européenne et quels sont les axes ou s'il n'y a pas spécialement les risques que tu as en tête mais au moins les axes vers lesquels vous poussez et vous aimeriez peut-être plus de collaboration aussi avec le monde aujourd'hui crypto ou en tout cas les sujets vers lesquels il faut pousser versus ceux sur quoi il faudrait éviter d'aller quoi.

Nicolas : Ouais, alors il y a plusieurs choses. Il y a les mêmes craintes qui ont mené à la création de Bitcoin qui sont toujours présentes, c'est-à-dire que ce monde numérique va nous apporter plus de perte de liberté et de perte de vie privée. Et maintenant dans le domaine de la monnaie avec l'euro numérique, donc on voit bien ce qui se passe en Chine avec le yuan, l'État a toute connaissance de Voilà tous les échanges financiers, des achats de la vie quotidienne de tous ces citoyens avec toutes les dérives qu'on peut imaginer. Merde, j'ai oublié un peu ce que je voulais dire.

Terry : Ça va revenir. Donc premier point quand même, le point du coup de friction aujourd'hui qu'il y a, que tu mets en évidence, c'est celui effectivement de Big Brother un peu, de l'aspect 1984. On va tous être suivis, fliqués. Là-dessus, bon, effectivement, moi, c'est une crainte que j'ai mis plus large aujourd'hui, qui pour moi est déjà présente en fait.

Nicolas : Et la vie privée et la liberté, voilà, c'est où je voulais en venir. Parce que maintenant, Contrairement à quand on avait une économie de cash, même si c'est l'État qui émet les billets, il peut difficilement m'empêcher de donner 20 balles à mon voisin contre un service. Tandis que quand le cash est intégralement numérisé, il n'y a rien de plus simple que de débrancher quelqu'un du système. Donc voilà, c'est ces deux dérives qui nous inquiètent beaucoup. Et je pense qu'il y a encore un autre sujet, moi, qui me tient à cœur. Une des avancées de la blockchain, c'est de pouvoir faire de la finance plus permissionless. Et ce que j'aimerais, c'est que dans ces systèmes, on ait la capacité de ne pas être obligé toujours de passer par des administrations extrêmement lourdes et coûteuses, et en plus où il y a des barrières à l'entrée en termes de connaissances. on peut y continuer à innover de manière efficace, je comprends qu'on ait besoin de sécurité et tout mais que ça redevienne pas un espèce de club fermé.

Terry : Avant de revenir sur le premier point que tu as dit, quand tu parles de finance permissionless et capacité d'innovation sur ces nouvelles plateformes, si j'ai bien compris, arrête-moi, c'est de dire par exemple une entreprise qui voudrait se monter sur la création de crédit, aujourd'hui si elle veut le faire. Par exemple, on voit de plus en plus de néobanques. Pourquoi elles se disent néobanques ? Parce que ce ne sont pas des banques, parce qu'avant d'être une banque, le processus pour pouvoir être certifié banque, il est très très complexe, très très long juridiquement parlant et d'un point de vue aussi financier. Et du coup, elles sont obligées de passer par d'autres intermédiaires qui leur fournissent les services dont elles ont besoin avant même de pouvoir se dire, je crois qu'il y a même plusieurs niveaux quand tu veux devenir une banque. Donc quand tu parles toi de finance permissionless, ce que tu veux dire c'est du coup tous ces processus qui sont aujourd'hui nécessaires quand tu veux faire des innovations de rupture dans le secteur financier. pourrait être compacté pour permettre à des entreprises d'innover plus rapidement grâce au fait que les technologies basées sur la blockchain pourraient simplifier beaucoup de choses qui aujourd'hui demandent beaucoup de temps c'est ça que tu veux dire ?

Nicolas : La blockchain nous a offert une opportunité qui a apporté des belles choses pour pouvoir innover aussi sur des services financiers. Et on voit bien aujourd'hui, pour tous ceux dans la Blockchain qui se sont intéressés à créer des liens avec le monde financier classique, à quel point c'est un chemin de croix et c'est difficile à faire entrer. Et parfois, pour des raisons légitimes, qu'on comprend très bien, de contrôle anti-blanchiment et anti-financement du terrorisme, qui sont les deux arguments qu'on nous rabâche à longueur de journée, Et moi la question que tout le monde se pose c'est à quel point est-ce que c'est vraiment ça qui nous empêche de rentrer et à quel point est-ce qu'en fait c'est aussi une chasse gardée dont on comprend bien qu'il y a des enjeux de pouvoir et que c'est aussi extrêmement lucratif pour les acteurs qui aujourd'hui ont la main sur ces sujets.

Terry : Assez intéressant là-dessus. Donc ce dont tu parles c'est le fameux KYC, le Know Your Customer dans les banques classiques.

Nicolas : KYC c'est la partie émergée de l'iceberg. À partir du moment où on veut proposer un service financier dans le monde financier classique, il y a forcément une banque quelque part dans la boucle. Et là parfois, ces banques ont finalement la liberté de nous imposer tous leurs critères à buzzifouni.

Terry : Et du coup ça me permet de rebondir sur la premier point que tu disais d'attention sur ou en tout cas qui peut porter à débat aujourd'hui sur la création d'un euro numérique qui va être donc le fait d'être pliqué et de pouvoir du jour au lendemain se faire débrancher du système là dessus c'est quelles sont un peu les réponses du coup en tout cas les pistes de réflexion que le monde crypto en tout cas que toi tu peux avoir sur ces sujets là ou discussions avec tes pairs que tu peux avoir parce qu'effectivement tu je je vois exactement la problématique de se dire bah ouais demain en fait si je suis tout le temps obligé de payer de manière numérique, bah en fait je suis obligé d'être dedans, d'être dans le système. Et donc je suis obligé en fait d'avoir mon salaire payé sur ce système là, je suis obligé de... et tu te retrouves que si du jour au lendemain t'es plus d'accord avec le système et que ceux qui sont à la tête de gérer les manettes de système décident que ça se passe comme ça, tu peux avoir de plus en plus aussi une capacité simple à des gouvernements autoritaires de rapidement prendre un contrôle sur l'ensemble de ton pays ou de l'économie. Quelles sont un peu les pistes de réflexion là-dessus, pareil avec les technos actuelles ?

Nicolas : Là on touche un peu aux limites et de l'état actuel de l'avancement du projet euronumérique. et de mes connaissances, mais la demande c'est qu'on ait des garanties fortes, qu'on sait aujourd'hui concevoir d'un point de vue technique, et que l'État ou l'Europe ne soit pas capable de lire sans mon accord tout ce que je fais sur le système numérique de la vie privée. et effectivement de ne pas pouvoir être débranché pour motifs arbitraires, voire pour n'importe quel motif.

Terry : Et c'est là hyper intéressant du coup de ce que tu viens de dire sur l'aspect technique, c'est-à-dire c'est là où je trouve intéressant d'échanger avec des acteurs beaucoup qui peuvent paraître, voilà, on pourrait se dire, bah attends, startup qui s'est créé il y a quelques années sur la crypto, pourquoi il va venir échanger sur ces sujets-là au niveau création d'un euro numérique ? Parce que, en fait, vous, vous avez aussi la connaissance de ce qui est faisable, techniquement parlant, Et là ce que tu viens de dire, donc d'être capable d'empêcher justement sur la création d'un euro numérique potentiellement la capacité de la banque centrale européenne d'aller lire ce qui se passe ou de pouvoir sortir quelqu'un du système du jour au lendemain, c'est des choses qui techniquement sont faisables et c'est là aussi l'apport peut-être du monde qui pourrait paraître complètement déconnecté des états punk qui a créé la blockchain. En fait si, il y a des choses, des ponts en fait à faire entre les deux. Et donc je comprends aussi, comme tu le disais, pourquoi toi tu as cette conviction que tous tes pairs ne partagent pas, mais qui est qu'on a besoin aussi d'État, de lois sur lesquelles se reposer, mais que l'un ne va pas sans l'autre. Les deux peuvent s'alimenter aussi, donc là-dessus je te rejoins. Avant d'aller du coup vers la fin des questions de l'épisode, est-ce qu'il y a un sujet en particulier que tu voudrais mettre en avant, qu'on n'a pas assez abordé, ou un point sur lequel tu voudrais accentuer un peu le message avant qu'on aille sur mes deux questions type de fin d'épisode ?

Nicolas : Non pas vraiment, je dis simplement qu'en France on a la chance d'avoir un petit écosystème mais très dynamique de pas mal de startups cryptos que si les gens veulent les rencontrer il y a des possibilités et un peu partout en France principalement à Paris je pense à deux communautés moi je fais partie du site du du sous-groupe très Ethereum, de crypto natif, très pure player, qui encore une fois, enfin je ne l'ai pas dit, mais c'est vraiment une sous-partie du monde blockchain et je me rends compte tous les jours qu'il y a d'autres milieux avec lesquels j'interagis moins. Mais on est facile à rencontrer et il y a une culture de l'ouverture encore aujourd'hui, c'est facile de s'y intéresser. Donc il y a deux associations auxquelles je pense, là comme ça, il y a l'association Ethereum France qui tous les ans organise une conférence qui s'appelle l'Ethereum Community Conference. qui organise aussi à peu près tous les mois des meet-ups gratuits. Donc ça c'est une bonne manière de s'y intéresser. C'est souvent à Paris, parfois c'est ailleurs. Il y a une autre association qui s'appelle DeFi France qui fait à peu près la même chose, qui n'a pas de grosses conférences annuelles, mais qui est une communauté de passionnés. Et puis il y en a d'autres que j'oublie, mais moi je trouve que c'est sympa de les nommer. Et on croise souvent les acteurs de l'écosystème français, qui encore une fois est assez dynamique.

Terry : Très clair, top, merci pour le message. J'en profite pour te demander maintenant plutôt qu'en fin d'épisode, toi c'est à quel endroit si des personnes veulent te contacter le meilleur moyen de le faire ? Est-ce que c'est du LinkedIn ? Est-ce que c'est le site Kheiros ?

Nicolas : Twitter.

Terry : Twitter, voilà.

Nicolas : La cryptosphère c'est beaucoup Twitter.

Terry : Enfin, X. Oui, X. Yes. C'est vrai que t'es, ouais, ça fait plusieurs fois qu'on me dit X, et là tu que pas mal de choses se passent aujourd'hui. Et c'est toujours le cas d'ailleurs depuis le changement de Twitter en X ?

Nicolas : C'est encore pas mal le cas. Moi j'y vais moins, je trouve que Twitter est devenu moins intéressant, mais ça c'est juste un avis personnel, mais ça se passe encore beaucoup sur Twitter, donc ouais. Ok.

Terry : Donc très clair, je mettrai ton handle Twitter, tu me l'enverras, que je mettrai dans les notes de l'épisode. Pour aller vers les deux questions de fin d'épisode, la première c'est est-ce que tu as une conviction forte, t'en as partagé une, peut-être une autre, ou sinon celle-ci, avec laquelle tu es en général en désaccord avec tes pairs ?

Nicolas : Moi, je suis en désaccord avec mes pairs sur... Je trouve qu'on sous-estime trop le mal que nous fait la spéculation sur ce domaine, et qu'il faut qu'on... On en parle souvent, mais qu'on aille plus vite, plus fort sur des sujets plus concrets et plus d'économie réelle, si on veut pas être... Ça a déjà commencé à être le cas, mais être définitivement catalogué comme... un grand groupe de scammers, d'arnaqueurs, de fraudeurs. Donc voilà, s'il vous plaît intéressez-vous à ces sujets.

Terry : J'espère que le message, bon après, est passé, en tout cas hyper... point hyper intéressant et je suis pas assez... moi je devrais, comme tu l'as compris autour de cet échange, le but c'était aussi pour moi de monter en compétence sur ce sujet, de taper un peu sur certaines questions un peu phares, voilà, qui reviennent régulièrement donc j'ai pas spécialement beaucoup de légitimité à donner un avis là-dessus, mais ce que je peux dire c'est que je rejoins en tout cas ce que tu dis, parce que c'est important aussi de revenir aussi à la base, de t'expliquer de pourquoi le mouvement a existé, et pour permettre au mouvement de perdurer, de pas rester juste dans une logique purement spéculative, même si comme tu l'as dit à plusieurs reprises, et de manière assez juste je pense, c'est que parfois c'est nécessaire aussi pour financer les choses d'avoir cet aspect là on peut pas c'est jamais tout noir ou tout blanc mais peut-être que là c'est un peu trop du côté noir il faut que ça revienne un peu plus sur la nuance de gris quoi ça a.

Nicolas : Permis de financer tout le système moi je pense qu'on a des même d'un point de vue ça a apporté beaucoup de nouvelles techno dont la finance traditionnelle même pourrait s'emparer pour faire pour réduire ses coûts augmenter son efficacité et sa transparence voilà ça c'est mon espoir pour.

Terry : L'Avenir Et du coup ma dernière question c'est quelles sont un peu toi les choses qui te nourrissent intellectuellement et avec lesquelles tu peux faire des ponts parfois dans le monde professionnel, comment toi tu t'informes, enfin quelles sont les choses qui te nourrissent intellectuellement ?

Nicolas : Donc un peu moins Twitter parce que je trouve que j'ai un peu décroché. Moi je lis pas mal de newsletters et sur l'IA, voilà pour essayer de rester ouvert, et sur le monde Ethereum, dont une qui s'appelle Week in Ethereum News, que je recommande mais qui est assez technique. Et ouais, ce qui me nourrit après, c'est ces rencontres, les conférences que je trouve de, voilà, l'Ethereum Community Conference, encore une fois, qui est de grande qualité et qui se tient à Paris. Parfois, je vais aussi à l'étranger, mais voilà.

Terry : Top ! Merci pour ton temps et puis pour ton partage, Nicolas.

Nicolas : Merci !

À propos

Just a Click c'est le podcast français du Product Management. On y parle de Tech, de Design et de Business.

Écouter le podcast